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Diaspores

Arts - culture - voyages - nature. Inspirations au fil des jours, au gré du vent...

Le mimosa mimétique

Publié le 5 Mars 2015 par Fabienne B.

Le mimosa mimétique

L'atelier au mimosa (1946) - Pierre BONNARD (1867-1947)

Pierre Bonnard a adhéré au groupe artistique des nabis, composé, entre autres, d'Édouard Vuillard, Maurice Denis et Félix Vallotton.

Ce tableau de format carré (1.27 m) est exposé au Musée G.Pompidou.

Pour Bonnard, la peinture devait être une suite de taches liées entre elles. Le format de cette effusion colorée, absolument « défocalisée », annonce par bien des aspects - notamment par son lyrisme et par la liberté de la touche - les vastes « all-over » (peintures gestuelles abstraites) des expressionnistes américains des années cinquante.

Il a découvert la lumière de la Côte d'Azur en 1909 et a peint 283 tableaux dans l'atelier de sa maison au Cannet. N'utilisant ni chevalet, ni chassis, il fixait des rouleaux de papier au mur et peignait directement dessus.

La composition est scandée par des lignes géométriques, les barreaux verticaux et la rambarde, telle une partition musicale. La verrière apparaît comme un tableau dans le tableau et le paysage est découpé en strates successives, une haie, le mimosa, des bâtiments, la colline et le ciel.

Le peintre joue avec la perception visuelle et les variations de l'espace.

Le système chromatique est à son paroxysme avec l'éruption solaire du jaune du mimosa,la couleur se libère comme un parfum de femme qui remplit l’atmosphère;

Nous sommes au mois de février, c'est une heure entre chien et loup, le renouveau du printemps approche...

Bonnard est un peintre de l'intime, et au-delà du motif, ce tableau est une invitation à la méditation, au recentrage de l'espace autour de soi.

Il s'agit de l'opposition entre l'intérieur et l'extérieur, entre les couleurs chaudes et froides, entre le privé et l'universel, entre la vision centrale et périphérique.

La métaphore de la fleur et sa brève beauté renvoient à la fragilité des êtres, à l'impermanence du monde.

Ebloui par la fulgurance lumineuse du mimosa, le regard en viendrait presque à ne pas voir le visage qui se fond, ton sur ton, (en bas à gauche) et jette un voile mélancolique sur le tableau, celui de Marthe, son épouse disparue en 1942...

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Mimétique - (grec mimer - imiter) car le mimosa rétracte les folioles de ses feuilles lorsqu'on les touche.

 Exposition Bonnard Orsay 17 mars -19 juillet 201

Photos Fabienne B.Photos Fabienne B.Photos Fabienne B.

Photos Fabienne B.

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