Bernard Cathelin

Quelques peintres de la Provence traverseront certainement ce blog;

Je commence par Bernard Cathelin (1919-2004) qui me touche particulièrement, j'aime la sobriété de ses tableaux, sa recherche de l'essentiel qui me renvoie notamment à Bonnard ou Nicolas de Staël...

Bernard Cathelin ne peignait pas sur le motif, toutes ses toiles étaient réalisées à l’intérieur, d’après des croquis sur carnet à la plume accompagnés de notes, souvent énigmatiques, renvoyant à des références personnelles, ex. «bleu volets Rebattières». Il passait en général l’été dans la Drôme et l’hiver dans son atelier parisien.

Sur le plan technique, il appliquait plusieurs couches de couleur très épaisses sur la toile, puis à l’aide de lames de rasoir et de couteaux de peintres, il raclait la croute sèche à la surface de la peinture. Si l’on radiographiait les toiles, on pourrait observer une stratigraphie de différents tons de la même couleur, qui donnent à ses à-plats une profondeur et une matière particulière. Ces superpositions étaient primordiales pour l’artiste qui développait ainsi une couleur plus vibrante, plus complexe, plus juste. «Pour obtenir un beau rouge, je l’applique par-dessus un autre rouge; je le racle pour faire apparaitre le premier rouge, attend que cela sèche, puis j’utilise encore un autre rouge… J’ai besoin de travailler une texture riche et épaisse». En regardant le travail sur un même thème à différentes périodes, on constate une nette évolution vers la simplification.

Ses thèmes : la figure humaine, les nus, les paysages du sud, des bouquets...

Il disait : « Je n’aime pas le terme de «nature morte». La nature n’est jamais morte. Je préfère l’expression anglaise «still life», vie calme, immobile, sereine.

Il a également réalisé des lithographies, tapisseries, dessins et aquarelles.

Ces nombreux voyages l'ont conduit au Japon où il est resté un peintre particulièrement admiré.

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Le Musée de Valence lui rend hommage jusqu'au 22 mars 2015.